Chez nous, à L’Industreet, lorsque l’on entre en tant qu’apprenant ou salarié, nous parlons fréquemment de comment apprend-t-on ? Comment transmettre au mieux un savoir ? Comment développer notre pédagogie ?
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Marc-Antoine Giffard Coordinateur pédagogique
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Pour répondre à ces questions on s’inspire de ce qui est déjà fait, on réfléchit ensemble à ce qu’on pourrait faire et on élabore nos stratégies d’action. On expérimente et on tâtonne pour s’ajuster aux rythmes et aux besoins de nos apprenants. L’idée de ce blog est de partager avec vous, en toute humilité et sans principe dogmatique, ce qui est fait à L’Industreet. Ainsi, si vous avez des idées, des remarques ou des suggestions concernant ce que l’on met en place, n’hésitez pas à nous contacter. De notre côté, nous partagerons avec vous des articles sur notre vision de la pédagogie, les documents mis en place dans notre parcours de formation et les projets impulsés par nos formateurs. Vous l’aurez compris, pour nous, partager et échanger sont des facteurs clés de réussite.
Avant de parler de la pédagogie de L’Industreet, je vous propose, dans ce premier article, de revenir sur la définition de la notion de pédagogie.
La pédagogie c’est quoi ?
La définition de la pédagogie que l’on retrouve au le centre national de la recherche scientifique (CRNS) est la suivante : “Ensemble des méthodes dont l’objet est d’assurer l’adaptation réciproque d’un contenu de formation et des individus à former”.
Cette définition recouvre deux caractéristiques essentielles à la compréhension du concept, celle “ des méthodes” et de “ l’adaptation réciproque”.
La pédagogie : un ensemble de méthodes
Ces méthodes ne sont pas des recettes miracles pour créer un programme de formation, un module, ou une séquence. Il faut les voir comme des expérimentations théorisées ou intuitives et des conseils issus de la recherche scientifique et qui permettent de structurer et de guider l’action du formateur.rice. Elles favorisent l’animation d’actions de formation, et l’ancrage des savoirs.
Développer une méthode pédagogique nécessite de prendre en compte certains éléments. Puisqu’un visuel c’est toujours plus sympa, je vous laisse découvrir une infographie exposant certains des ingrédients qu’il faut avoir à l’esprit quand on pense une méthode pédagogique.
Pour s’assurer de transmettre au mieux ses connaissances et permettre aux apprenant(e)s de développer de nouvelles compétences, le travail du formateur(rice) s’appuie sur trois éléments :
- Son expertise du domaine de formation : elle alimente la création du contenu de formation.
- La pédagogie : elle permet la création d’un environnement favorisant la transmission de connaissances et l’apprentissage de techniques et pratiques professionnelles.
- Son envie de transmettre : elle permet de développer une posture favorisant la transmission des savoirs, la motivation extrinsèque des apprenants, et l’adaptation réciproque entre les apprenants et le formateur.
La pédagogie : une adaptation réciproque
L’adaptation sous-entend deux choses : le formateur(rice) doit adapter son contenu et ses méthodes aux apprenant(e)s et les apprenant(e)s doivent s’adapter au groupe et aux situations d’apprentissage.
Un formateur qui s’adapte au groupe
Au moment de la construction de ses séquences, le formateur se livre à une première adaptation. En effet, pour favoriser l’apprentissage des apprenants, il doit prendre en compte son public. Pour cela, il se questionne sur les besoins en formation des apprenant(e)s. Ainsi, au regard de leurs profil (attentes, expériences, connaissances), il détermine des contenus adaptés, leurs modes de transmission et l’organisation de ses séquences. Mais avant tout il doit donner du sens à ces apprentissages, “à quoi ça va me servir ?”, “ pourquoi dois-je apprendre cela ?”
Pendant l’animation de l’activité d’apprentissage, le formateur s’appuie sur son déroulé de séquence, une fiche d’activité ou tout autre document lui permettant d’organiser sa formation. Ces derniers guident son action et lui servent de fil rouge. Toutefois, il doit être capable de s’en détacher et de s’adapter en fonction des situations réelles vécues. Improviser et ressentir le besoin des apprenants en temps réel est primordial. Cela peut notamment se traduire par l’adaptation des contenus et de leur organisation (modifier une activité, ne pas aborder une notion …).
Le formateur, pour s’adapter à ses apprenants et favoriser leur apprentissage, à besoin de prendre du recul pour analyser son activité de formation. Ainsi, en partant du principe que l’on peut toujours s’améliorer et en écoutant les retours d’expérience des apprenants, il peut faire évoluer ses pratiques et s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue. L’enjeu consiste à s’ajuster et s’assurer en permanence de l’adéquation de ses choix pédagogiques à l’égard de son public.
Dans cette optique, l’un des outils les plus utilisés est l’évaluation à chaud. Elle permet de recueillir le point de vue des apprenants dans le but d’actualiser ses séquences de formation. A partir de ce processus d’itération, le formateur pourra adapter sa démarche et sa posture.
Un apprenant qui s’adapte au groupe
Les apprenant(e)s n’apprennent pas tous au même rythme, de la même manière et n’ont pas la même motivation. Toutefois, en s’adaptant à un groupe hétérogène et en s’impliquant dans les activités, ils réduisent les écarts qu’il y a entre eux à partir des situations communes d’apprentissage. Le formateur(rice) endosse alors un rôle d’animateur et de facilitateur.
Le groupe favorise le développement et la montée en compétences des apprenant(e)s. En effet, chacun ayant ses propres expériences et connaissances, ils peuvent s’appuyer les uns sur les autres et construire leur savoir, savoir-faire ou savoir être. Pour que cela fonctionne, il est nécessaire qu’ils aient confiance les uns envers les autres et qu’ils développent une posture d’écoute, de partage et de collaboration.
Pour les apprenants, le fait de se former entre pairs a un double avantage. Pour celui qui explique, cela lui permet d’ancrer ses connaissances, et de conscientiser son apprentissage. Pour celui qui écoute, il bénéficie d’explications par ses pairs. Ces derniers peuvent vulgariser et expliquer avec leurs propres mots le savoir, ce qui peut favoriser la compréhension.
Enfin, pour que le formateur devienne facilitateur, il est nécessaire qu’il s’efface peu à peu au profit du groupe. Pour cela, il peut laisser les apprenants expérimenter, découvrir, s’interroger . C’est en essayant, en se trompant, en partageant les connaissances acquises et celles données par le formateur, que le groupe développera son apprentissage.
Pour ce premier article de la catégorie “Pédagogie” du blog de L’Industreet, il nous paraissait important de définir le terme à notre façon. En effet, il existe de nombreuses définitions de la pédagogie. Nous avons préféré nous baser sur une définition simple, mais qui englobe les éléments, à notre sens, importants pour comprendre ce terme : l’idée de méthode et d’adaptabilité. Nous avons essayé d’être le plus neutre possible dans ce premier article.
Toutefois, dans les derniers paragraphes, nous n’avons pas réussi à nous contenir et notre penchant pour le socio-constructivisme, les méthodes de découverte et expérientielles est palpable. Pour en savoir plus sur ce qui nous tient à cœur au niveau pédagogique, je vous invite à attendre (avec impatience ?) notre deuxième article, où nous nous focaliserons sur les choix pédagogiques de L’Industreet.
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